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Nucléaire. La vie des centrales françaises prolongée de 10 ans ?

dimanche 13 octobre 2013, par Emmanuel HOURDEQUIN

Lire l’article de Ouest-France du dimanche 13 octobre 2013 : http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Nucleaire.-La-vie-des-centrales-francaises-prolongee-de-10-ans-_6346-2238618-fils-tous_filDMA.Htm

Voici mon avis sur la question :

Que voulons-nous ? Que nos vieilles centrales nous explosent à la figure ? Aucune compagnie d’assurance ne serait assez bête pour les assurer ou alors ça nous coûterait bien trop cher.

Un accident comme Fukushima (de plus en plus probable avec l’augmentation du niveau de la mer et des microfissures ne cessant de s’agrandir dans les cuves d’acier et le béton) nous coûtera au bas mot 1000 milliards d’euros et nos terres, nos rivières et nos nappes phréatiques resteront contaminées pour des siècles et des siècles.

Notre pays ne s’en relèvera pas. L’EDF ne pourra payer qu’un ou deux milliards au maximum et le reste des 998 milliards sera pour notre pomme, comme pour les habitants de Fukushima (où des actinides hautement radioactifs de demi-vie égale à quelques milliard d’années continuent à se déverser dans la mer et où les écoliers à 30 km de là portent un dosimètre qui mesure leur irradiation externe sans les protéger avec un gouvernement japonais qui refuse toujours de les évacuer malgré leur plainte à la cour de justice de Sendai).

Comme eux, nous devrons assumer les conséquences dramatiques de décisions que nous n’avons pas prises car en matière de nucléaire (et d’énergie en général) ce n’est pas le peuple qui gouverne.

En France, c’est une technocratie (corps des X-mines) formant un état dans l’état, immuable imposant son dictat depuis plus de 60 ans ainsi que des lobbies industriels et financiers au service du dieu argent faisant passer la santé publique - l’intérêt général - après le profit - l’intérêt privé - en ne regardant que le court-terme dans un aveuglement total des conséquences (après nous le déluge).

Nous sommes embourbés depuis la crise pétrolière de 1974 (environ 40 ans) dans une soit-disante crise économique. Celle-ci n’est autre qu’une crise énergétique, environnementale, sanitaire et morale mal gérée (mauvais choix répétés, entêtement, aveuglement, manque d’imagination, manque d’audace, manque d’écoute du peuple et des ONG) avec le risque prégnant de dérives extrémistes (le front national est une rage de dents chronique qui fait souffrir notre démocratie depuis plus de 40 ans et qui finira peut-être par la tuer non sans relation avec la première crise pétrolière) à cause du désespoir des gens dans le présent et l’avenir et de leur sentiment d’impuissance.

Le prix du marché du kWh nucléaire (0,15 € TTC) est très largement subventionné. Il y a des coûts externes cachés que devront payer la collectivité à savoir la recherche-développement, la prolongation des centrales, leur démantèlement (impossible avec Brennilis par exemple), la gestion des déchets, la pollution et les cancers dus aux déchets radioactifs indestructibles (tout cela est très difficile à évaluer mais néanmoins tout à fait réel et concret qu’on le veuille ou non), au bas mot 200 fois supérieurs pour un coût réel de 30 € / kWh minimum allant crescendo.

Le prix du marché des carburants fossiles (au même niveau que le kWh nucléaire, à savoir 0,15 € TTC) est très bas également car il ne comprend pas non plus les coûts externes du réchauffement climatique, du soin des malades de la pollution de l’air : cancéreux, cardiaques, asthmatiques, victimes d’allergies, à la charge de la collectivité. Ils sont au minimum 200 fois supérieurs pour un coût réel de 30 € / kWh minimum allant crescendo.

Le réchauffement climatique impacte directement l’augmentation des risques nucléaires sur deux points :

- l’augmentation du niveau de la mer produisant un risque d’inondation accru des pompes de refroidissement comme à Fukushima (tsunamis ou très grosses vagues en périodes de grandes marées combinées à de forts vents en hiver)

- l’augmentation de la température moyenne combinée à la baisse du débit des rivières en été (sources froides indispensables au refroidissement) qui nuit au bon fonctionnement des centrales nucléaires (le cœur étant la source chaude).

N’oublions pas que ce sont des machines thermiques évacuant plus des 2/3 de l’énergie nucléaire sous forme de chaleur dans les rivières, la mer et l’air pour réchauffer les petits poissons (à qui on donne aussi à manger des déchets radioactifs à la Hague et à Fukushima) et les petits oiseaux qui n’ont rien demandé à personne (convertisseurs non réversibles de rendement médiocre).

Seule un petit tiers est transformée en énergie électrique, en partie perdue encore au niveau des fils sous forme de chaleur lors du transport de l’énergie électrique du producteur au consommateur.

Les énergies nucléaires et fossiles sont des énergies de stock épuisables avec un prix à la hausse par définition.

Le prix du marché des énergies renouvelables (énergies de flux) est un peu plus élevé que celui des énergies nucléaire et fossiles, autour de 0,5 €/ kWh et elles ont 40 ans de retard, mais il n’y a pas de coûts externes sinon bien inférieurs à ceux des énergies fossiles et nucléaire (environ 0,5 € / kWh en fonction des filières soit 1€ / kWh en coût global au maximum, à la baisse).

Il faut donc les privilégier mais nous avons pris beaucoup de retard et tout l’argent public est englouti dans le nucléaire irréversible, dangereux et trop cher. Plus on s’entête, plus ce sera cher. Tellement cher que nous ne nous en relèverons jamais.

C’est à n’y rien comprendre car le prix des énergies de flux est à la fois 3 fois supérieur au maximum (faux prix) et 30 fois inférieur au minimum (vrai prix) par rapport au prix des énergies de stock.

Il faut donc bien distinguer le faux prix (du marché) du vrai prix (internalisant les coûts externes de pollution).

De la même manière, il faut bien distinguer la bonne croissance (préservant la santé publique, coûtant moins à la collectivité que les profits empochés par le privé) de la mauvaise croissance (polluante et toxique, coûtant plus à la collectivité que les profits empochés par le privé), ce qui revient exactement au même.

L’exploitation des énergies de flux passera par l’économie d’énergie (il faut reprendre la lutte antigaspi et le célèbre slogan « En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées ! » des années 1970, mais en faisant en sorte que ça marche et que nos idées soient enfin les bonnes et qu’on arrête de nous prendre pour des imbéciles).

Des tas d’alternatives au pétrole et au nucléaire existent. On y arrivera grâce à l’utilisation de convertisseurs réversibles à fort rendement comme les moteurs électriques sur des véhicules de transports collectifs ou individuels, les plus légers possible en ville, la pile à combustible, la cogénération, le biogaz (méthanisation), la méthanation, le stockage des énergies solaires, hydroliennes, éoliennes, pour limiter la pollution, le réchauffement climatique et l’impact sanitaire (épidémie de cancers).

Le « choc de compétitivité » ressemble à une partie de poker. Flairer rapidement les bonnes cartes et se débarrasser à temps des mauvaises nous permettra d’augmenter nos chances de survie. Si nous trichons nous finirons inexorablement enrobés de goudron et recouverts de plumes (gazole et uranium-235).

Faire notre transition énergétique vers les énergies renouvelables en abandonnant le plus rapidement possible le nucléaire et le diesel n’est pas un problème, c’est LA SOLUTION du problème.

Les propriétés physico-chimiques (période de demi-vie, affinité chimique) et la toxicité biochimique des déchets nucléaires et des polluants cancérogènes en tout genre n’ont que faire de la couleur politique de nos dirigeants, de nos industriels, de nos banquiers, de nos économistes, de nos X-mines et des frontières spatio-temporelles du pays dans lequel nous nous trouvons.

Comment être fiers de la France si nous sommes les champions de la pollution ?

Emmanuel HOURDEQUIN - Docteur en Physique.

Coûts externes et surcoûts inventoriés du prix de l’énergie dans les domaines de l’électricité et de la chaleur - Suisse - OFQC, Berne - 1994

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lobby_nucléaire

http://energie-climat.greenpeace.fr/facenuke-le-reseau-social-des-femmes-et-des-hommes-du-nucleaire-francais

http://greenpeace.fr/qui/pages/savoirplus-x-mines.html

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/les-x-mines-au-charbon_1270065.html

http://www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/52cdbe54-0737-11e2-a279-e587327816d3/Une_enquête_sur_le_nucléaire_lEtat_et_les_réseaux_du_pouvoir

http://ecorev.org/spip.php?article88

http://sachakagan.chez-alice.fr/docs/lobby_nucleaire.pdf

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