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20 septembre 2012 : Confirmation de la fonte record de la mer de glace Arctique en 2012

samedi 22 septembre 2012, par Emmanuel HOURDEQUIN

Voici un article de Sandra BESSON trouvé sur le site actualité news environnement à l’adresse suivante : http://www.actualites-news-environnement.com/29175-fonte-mer-glace-Arctique.html

La fonte de la mer de glace a atteint un niveau record en 2012, avec une superficie de 3,42 millions de km² le 16 Septembre. Cette fonte pourrait continuer du fait des conditions climatiques changeantes ces derniers jours.

La mer de glace Arctique, un indicateur clé du changement climatique, a fondu jusqu’à atteindre son nouveau record le plus bas cette année, avant de commencer sa gelée automnale, d’après ce que des chercheurs du Centre National américain de Données pour la Glace et la Neige (NSIDC) ont déclaré dans un communiqué mercredi.

L’étendue de la mer de glace a probablement atteint son niveau le plus bas le 16 Septembre, lorsqu’elle couvrait 3,42 millions de km² de l’Océan Arctique, la superficie la plus petite depuis que les enregistrements satellites ont commencé il y a 33 ans.

Les conditions climatiques changeantes pourraient cependant continuer à réduire cette superficie au cours du mois, d’après ce que le centre a indiqué. Une analyse définitive devrait être faite le mois prochain.

L’Arctique est un faiseur de climat important pour la zone tempérée

Le record a été battu le 26 Août dernier, lorsque la mer de glace a atteint un niveau inférieur au record précédent de 2007. Après cela, la mer de glace a continué à fondre pendant trois semaines supplémentaires, amenant la superficie de la mer de glace –définie par le NSIDC comme la zone couverte par au moins 15% de glace- à presque la moitié de sa superficie moyenne pour la période 1979-2000.

« Nous sommes désormais en territoire inexploré » a déclaré mark Serreze, le directeur du centre. « Alors que nous savons depuis longtemps que la planète se réchauffe, les changements seront vus en premier et seront le plus prononcés en Arctique, et peu d’entre nous sommes préparés à la rapidité à laquelle ces changements ont effectivement lieu ».

Une mer de glace plus réduite mais aussi plus fine

La glace d’été ne fait pas que réduire en superficie. Elle est aussi plus fine, et est relativement fragile par rapport à la glace plus dure de plusieurs années qui peut mieux résister aux rayons lumineux du soleil.

« Le déclin fort en fin de saison est un indicateur de la finesse de la mer de glace » indique Walt Meier du NSIDC. « La glace doit être très fine pour continuer à fondre alors que le soleil descend et que l’automne approche ».

L’Arctique est un faiseur de climat important pour la zone tempérée et il est parfois surnommé « le système de climatisation de la Terre », pour ses effets de refroidissement sur le climat mondial.

Cependant, alors que la glace disparaît et que les températures augmentent dans le grand nord, l’Arctique pourrait ajouter davantage de chaleur et d’humidité dans le système climatique planétaire.

Davantage de phénomènes climatiques extrêmes ?

« Ce qui se produit en Arctique ne reste pas en Arctique » a déclaré Dan Lashof, un scientifique climatique pour le Conseil de Défense des Ressources Naturelles, une organisation américaine. « Cela a un réel impact sur les Américains, là où ils vivent et là où ils travaillent » .

La fonte de la mer de glace Arctique change la forme et la position du jet-stream , permettant à l’air tropical de pénétrer davantage au nord et à l’air Arctique de pénétrer plus au sud, d’après Dan Lashof, ce qui conduit à la formation de davantage de phénomènes climatiques extrêmes.

« C’est un rythme de fonte vraiment stupéfiant, bien au-delà de ce que les scientifiques pensaient trouver il y a quelques années » a déclaré Bob Ward, de l’Ecole d’Economie et de Sciences Politiques de Londres. « Les législateurs doivent se réveiller au vue de l’échelle et de la vitesse des impacts du changement climatique » .

Les modèles climatiques récents suggèrent que l’Arctique pourrait être dépourvu de mer de glace d’ici 2050. Mais le taux observé de fonte est bien plus rapide que ce que montrent la plupart des modèles, d’après le scientifique du NSIDC, Julienne Stroeve.

Le Passage Nord Ouest le long de la côte du Canada et la Route de la Mer du Nord le long de la Russie ont été ouverts au trafic maritime cet été, et des investisseurs réunis en Alaska le mois dernier ont discuté des opportunités de commerce et de transport en Arctique.

Le groupe de défense de l’environnement Greenpeace International s’est mobilisé sur le sujet.

« Plutôt que de gérer les causes profondes du changement climatique, la réponse actuelle de nos leaders est de regarder la glace fondre et d’ensuite diviser le butin » a déclaré le directeur exécutif du groupe, Kumi Naidoo.

La fonte de la glace Arctique, accélérée par l’exploitation pétrolière et la navigation ?

La fonte de la mer de glace Arctique pourrait être accélérée encore davantage par l’exploitation du pétrole et du gaz dans la région et par l’ouverture de nouvelles trajectoires de navigation.

La pollution locale en Arctique, venant de la navigation et des industries du pétrole et du gaz, qui s’est étendue dans la région du fait d’une fonte de la mer de glace causée par le réchauffement climatique, pourrait accélérer encore davantage la fonte, d’après ce que des experts ont déclaré.

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a indiqué qu’il y avait un besoin urgent de calculer les risques des polluants locaux tels que la suie, ou le « carbone noir », en Arctique. La suie noircit la glace, ce qui lui fait absorber davantage de chaleur du soleil et a donc pour effet d’accélérer la fonte.

Des entreprises telles que Shell, qui ont abandonné cette semaine leur projet de trouver du pétrole cette année dans la Mer de Chukchi alors que l’hiver commence, Exxon ou Statoil, affirment qu’elles utilisent les technologies les moins polluantes disponibles.

La régulation de la production de carbone noir provenant de toutes les sources est nécessaire à tous les niveaux

Mais les risques que même de petites quantités de pollution s’infiltrent dans l’Océan Arctique, et contaminent la région avec la dispersion par le vent, n’ont pas encore été totalement évalués.

« Beaucoup d’inquiétudes nécessitent une évaluation urgente » a déclaré Nick Nuttal, porte-parole du PNUE, en faisant référence à des questions telles que la dispersion du gaz ou des carburants utilisés par les bateaux dans l’Arctique.

« Il y a une grande ironie ici du fait qu’alors que la glace fond, l’humanité cherche plus de ressources naturelles, alimentant encore cette fonte » a-t-il déclaré. De grandes quantités de suie dans l’Arctique viennent aussi de sources distantes telles que les feux de forêt ou l’industrie.

« Nous travaillons pour obtenir une meilleure documentation sur les risques de carbone noir en Arctique » a déclaré Lars-Otto Reiersen, directeur du Programme d’Evaluation et de Surveillance de l’Arctique (AMAP), qui fait partie du Conseil Arctique.

Un rapport de l’AMAP indiquait l’an dernier que « la régulation de la production de carbone noir provenant de toutes les sources, et notamment celui résultant d’activités locales dans l’Arctique, était nécessaire à tous les niveaux ».

Plus de 400 gisements de pétrole et de gaz ont été exploités dans la région Arctique jusqu’à 2007, d’après l’AMAP, principalement en Sibérie et en Alaska. La plupart des gisements non découverts seraient situés au large.

La suie est un problème supplémentaire pour les développeurs, car c’est un réel facteur de risque pour leurs opérations. L’Organisation Maritime Internationale de l’ONU cherche à élaborer un nouveau « Code Polaire » qui pourrait renforcer la règlementation dans la région.

Dans un rapport datant de 2011, le PNUE estimait qu’une réduction mondiale de la suie, du méthane et de l’ozone pourrait ralentir le réchauffement climatique de 0,5°C. Cela permettrait également de protéger la santé humaine et de promouvoir la croissance des cultures.

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