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Lundi 11 octobre 2016 : Des pesticides et des perturbateurs endocriniens dans les céréales (muesli)

mardi 11 octobre 2016, par Emmanuel HOURDEQUIN

Bisphénol A, résidus de pesticides, phtalates… Les perturbateurs endocriniens se cachent partout, y-compris dans notre bol de céréales du matin (pour ceux qui en consomment). Une nouvelle enquête de l’association générations futures est sans appel : seules les boîtes de muesli biologiques ne contiennent pas ces substances chimiques soupçonnées de provoquer des troubles de la reproduction, l’obésité ou des malformations. Une nouvelle qui devrait faire réfléchir les amateurs de ces mélanges de pétales d’avoine et fruits secs présentés comme une alimentation saine.

Pour mener leur enquête, générations futures a acheté 15 mélanges de céréales non biologiques dans des grandes surfaces et 5 paquets de muesli bio (grandes marques que des marques distributeurs).

Elle a ensuite envoyé des échantillons de tous ces produits à un laboratoire d’analyse indépendant. Les résultats révèlent que tous les échantillons non biologiques contiennent des résidus de pesticides, tandis que les céréales bio en sont exempts. Au total, 141 substances chimiques ont été retrouvées dans les 15 paquets, dont 81 sont des perturbateurs endocriniens potentielles. Les scientifiques ont retrouvé en moyenne 9 substances dans les paquets, mais le plus contaminé en renfermait 14, à un niveau assez élevé.

Pour l’association de défense de l’environnement, ce rapport met à nouveau en évidence que la population est exposée à un grand nombre de substances chimiques pouvant être toxiques. Et bien que la consommation quotidienne recommandée (50 à 100 g de céréales) ne semble pas comporter de dangers pour la santé, l’association s’inquiète de l’effet cocktail, en particulier pour les femmes enceintes et les jeunes enfants. Car ils ont non seulement présents dans les céréales mais également dans les cosmétiques, certains jouets pour enfants ou les fruits et les légumes.

Alors comment se fait-il que ces mélanges censés nous faire du bien soient potentiellement une bombe à retardement (cancer du sein, de l’utérus, malformations, effets mutagènes pouvant se propager sur plusieurs générations) ? La réponse est à chercher dans l’agriculture intensive, mais aussi dans les processus de stockage.

"Souvent, pour protéger les graines entreposées dans les silos ou les conteneurs, les céréales sont saupoudrées d’insecticides", explique le porte-parole de générations futures.

Le résultat est une concentration moyenne établie dans les produits non bio à 0,177 mg/kg de résidus de produits chimiques quantifiés par échantillons, soit 354 fois la concentration maximale tolérée dans l’eau des boissons.

Générations futures a écrit à toutes les entreprises commercialisant du muesli pour les inciter à revoir certaines de leurs pratiques et à s’approvisionner en blé et fruits sec biologiques.

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