Physique Chimie Hourdequin
Accueil du site > Actualité > Film débat sur le Film de Al Gore : La Vérité qui dérange (sorti en (...)

Film débat sur le Film de Al Gore : La Vérité qui dérange (sorti en 2006)

dimanche 2 octobre 2011, par Emmanuel HOURDEQUIN

Dans le cadre du premier chapitre du cours de TGC sur l’énergétique, nous avons visionné le film : "La Vérité qui dérange" sur le réchauffement climatique puis organisé un petit débat sous forme de questions-réponses où chacun pouvait donner son avis.

Questions posées aux élèves :

1) Quelle est donc cette vérité qui dérange ?

2) Pourquoi dérange-t-elle ?

3) Que faut-il faire ?

4) Que faisons-nous ?

5) Pourquoi ?

6) Avez-vous trouvé ce film intéressant ? Si oui, pourquoi ?

Réponses (que j’ai obtenues et aurais aimé obtenir) :

1) C’est l’homme qui, en brûlant des carburants fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel), est responsable du réchauffement climatique car la pollution engendrée modifie la composition chimique de l’atmosphère, en particulier on observe une augmentation exponentielle du taux de gaz carbonique dans l’air qui double tous les cent ans. Le gaz carbonique ou dioxyde de carbone de formule CO2 est un gaz à effet de serre. Il retient l’énergie du soleil dans l’atmosphère. Il existe une corrélation, certes complexe mais néanmoins forte, entre l’augmentation du taux de gaz carbonique dans l’atmosphère et l’augmentation de la température moyenne à la surface du globe terrestre.

2) Le réchauffement climatique produit des catastrophes humanitaires par des violents cyclones, des sécheresse accrues, des inondations, ainsi que l’extinction massive d’espèces animales et végétales nécessaires à l’homme et l’apparition et le développement rapides de virus, bactéries et autres parasites. Nos activités industrielles conduisent à la mort de nos semblables. Nous sommes tous coupables d’homicide. Il y a un problème moral qui se pose. Ne rien faire, dit Al Gore, serait profondément immoral.

3) Il faut arrêter ou du moins limiter la production de CO2 en remplaçant les sources d’énergie fossiles par des sources d’énergie renouvelables. Il faut également diminuer les gaspillages. Il faut agir politiquement, par exemple en instaurant une taxe carbone, pour dissuader de continuer à utiliser des technologies polluantes et pour favoriser l’émergence de technologies propres et respectueuses de l’environnement, sans impact sur le réchauffement climatique.

4) Notre société ne fait rien, elle ne réagit pas. Al Gore la compare à une grenouille que l’on plonge dans un bain que l’on chauffe progressivement. Elle ne réagit pas, car elle ne se rend pas compte du danger. Al Gore dit : "il faut sauver la grenouille", il a fait ce film et un grand nombre de conférences sur le réchauffement climatique pour réveiller la grenouille, à la manière d’un électrochoc.

5) Dans son film, Al Gore montre que des lobbies industriels (pétroliers) manipulent l’opinion publique en faisant passer un fait réel et scientifiquement prouvé et indiscutable (augmentation exponentielle du taux de CO2 dans l’atmosphère) pour une théorie ou une idéologie plus ou moins farfelue. Il sèment le doute dans l’opinion publique en faisant de la propagande dans la presse populaire et à la télévision. Leur but est d’exploiter le pétrole jusqu’à la dernière goutte, afin d’en tirer le profit maximal, immédiat, sans taxe, ceci, quelles que soient les conséquences pour la génération présente et pour les générations futures.

6) Ce film est passionnant, en particulier sur l’analyse du fonctionnement de notre société (des Etats Unis en particulier). Al Gore, tout au long du film, parle de sciences avec beaucoup de talent. C’est impressionant de voir un homme politique de haut vol possédant un tel niveau de connaissances scientifiques. C’est un orateur et un pédagogue hors pair. Il rend honneur à certains de ses professeurs qui comme Roger Revelle ont su lui ouvrir les yeux lorsqu’ il était jeune.

Al Gore est touchant et son film est optimiste. Il dit qu’il ne faut pas passer directement du déni au découragement, mais qu’une autre voie existe : l’action. Il dit : "Quand on prend les bonnes décisions, on avance ..., on peut créer des nouveaux emplois ... on regrette toujours de ne pas avoir pris les bonnes décisions plus tôt ... mais il faut toujours du temps à l’homme pour comprendre, faire les rapprochements ... ". Il dit également "pour réussir, il faut de la volonté politique et la volonté politique est une énergie renouvelable".

Il nous dit que l’on peut dès aujourd’hui faire beaucoup de choses pour améliorer rapidement la situation (lutte contre le gaspillage, amélioration du rendement des appareils, utilisation des énergies renouvelables, séquestration du CO2, remise en question de ses habitudes de vie en utilisant le vélo ou les transports en commun, taxe carbone, et tout cela s’ajoute).

On entrevoit dans ce film la complexité de nos sociétés humaines où l’industrie, la politique, la science, la morale s’interpénètrent. L’argent donc les grandes industries pétrolières achètent les politiques et la politique dirige et instrumentalise les scientifiques qui sont réduits à générer de la croissance (donc de l’argent) pour servir les intérêts de ceux qui ont acheté les politiques au mépris de toute morale. Al Gore montre des exemples de scientifiques qui voulaient rendre public des découverte qui dérangeaient les autorités et qui ont été méprisés, persécutés et ont perdu leur emploi. Al Gore pose la question de la démocratie et de la liberté d’expression. Il dit qu’un conseiller scientifique de George Bush (travaillant chez Exxon Mobil) se permettait de réécrire les rapports des experts scientifiques sur le réchauffement climatique et révisait leurs conclusions. Pour lui, c’est identique à ce qui se passait en union soviétique lorsqu’on envoyait des scientifiques au Goulag pour les faire taire. Il souligne l’absurdité du libéralisme américain (la loi du plus fort à ne pas confondre avec la liberté) qui est une autre forme de dictature : la dictature de l’argent et de l’égoïsme, sans vision à long terme, dans le mépris des conséquences néfastes pout tout le monde, y-compris pour ceux qui s’enrichissent. En effet, dit Al Gore, nous vivons sur une toute petite planète isolée. Toute l’histoire de l’humanité se déroule sur un minuscule point dans l’espace. Si nous détruisons notre maison, nous n’aurons pas de planète de rechange et tout l’argent que certains y auront accumulé ne leur servira plus à rien.

Al Gore dit : "il faut écouter les grands scientifiques lorsqu’ils nous avertissent qu’un problème va se poser". Les scientifiques devraient conseiller les politiques. Les politiques devraient favoriser une bonne croissance en aidant les industriels soucieux de l’environnement donc de la santé publique et défavoriser la mauvaise croissance en taxant les industries polluantes. Il faut faire la distinction entre la bonne croissance (vertueuse, qui préserve l’environnement et la santé publique) et la mauvaise croissance (vicieuse, qui détruit l’environnement et la santé publique). Il faut faire passer l’intérêt général avant les intérêts particuliers sur ce type de problématique.

Cela redorerait l’image des scientifiques qui actuellement est totalement dégradée (déficit grave de vocations scientifiques). Ils ne sont pas écoutés et passent pour des clowns, la recherche est bouchée et les salaires sont bas. Les jeunes sortant des grandes écoles d’ingénieur (école polytechnique ou école normale supérieure) préfèrent actuellement devenir traider à la bourse ou aller dans le commerce ...

Il en est de même de l’image des politiques, totalement dégradée, avec les affaires politico-financières, l’impuissance des politiciens de droite comme de gauche à résoudre les problèmes d’environnement, de chômage, de déficit des services publics et de sécurité sociale, le déficit de morale à tous les niveaux participent à la montée de l’abstention et des partis extrémistes comme le front national, graves dangers pour la démocratie.

Le film de Al Gore est un espoir pour que les scientifiques jouent vis à vis de l’humanité le même rôle qu’un médecin vis à vis de son patient. Il doit diagnostiquer la maladie et doit trouver le meilleur traitement pour la combattre et le patient doit faire confiance au corps médical et suivre à la lettre ses prescriptions. Les scientifiques ont les moyens de diagnostiquer et de soigner le réchauffement climatique. C’est un formidable défi. Si on le relève on peut espérer plus de vocations scientifiques, plus d’emplois, plus de morale, une vie meilleure pour l’humanité, une réhabilitation des scientifiques et des politiques. Al Gore dit qu’il faut relever le défi car il en va de la survie de l’humanité sur sa planète.

CONCLUSION :

1- L’argent doit servir l’humanité mais pas l’inverse.

2- L’intérêt général doit l’emporter sur les inérêts particuliers.

3 - Quand on prend les bonnes décisions, on avance

4 - La volonté politique est une énergie renouvelable.

Al Gore montre une image noble de la politique : c’est par elle, grâce à la démocratie et à la participation des (éco)citoyens (bien informés et éduqués scientifiquement) aux élections et à la vie démocratique que nous nous sortirons de la crise financière et écologique actuelle.

LISTE DE LIENS COMPLEMENTAIRES

Al Gore prix Nobel de la Paix 2007

Al Gore sur wikipédia

La vérité qui dérange sur wikipédia

Le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (wikipédia))

Le protocole de Kyoto

L’accord de Copenhague

L’accord de Cancun

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0