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Scandale du conflit d’intérêts AIEA/OMS (rapports incestueux au sein même de l’ONU)

dimanche 17 août 2014, par Emmanuel HOURDEQUIN

Historique et Organisation des Nations Unies

Le traité de Versailles en 1919 instaure la Société des Nations (SDN ou SdN), Organisation internationale dont le but est de conserver la paix en Europe après la Première Guerre mondiale. Les objectifs de la SdN comportaient le désarmement, la prévention des guerres au travers du principe de sécurité collective, la résolution des conflits par la négociation et l’amélioration globale de la qualité de vie.

Après de nombreux succès notables et quelques échecs particuliers dans les années 1920, la Société des Nations fut totalement incapable de prévenir les agressions de l’Axe dans les années 1930. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale démontra que la SDN avait échoué dans son objectif primordial d’éviter toute nouvelle guerre mondiale. L’Organisation des Nations Unies l’a remplacée après la fin de la guerre et en a hérité un certain nombre d’agences et d’organismes.

21 Août 1944 : Ouverture de la conférence de Dumbarton Oaks réunissant États-Unis, Chine, Royaume-Uni et URSS.

25 Avril 1945 : La conférence de San Francisco réunit 51 pays dans le but d’établir la charte des Nations Unies.

26 Juin 1945 : La charte des Nations Unies est signée par les 51 Etats.

24 Octobre 1945 : La charte des Nations Unies est ratifiée par les 51 Etats. Naissance officielle de l’ONU.

22 Juillet 1946 : Création de l’OMS.

10 Décembre 1948 : L’ONU adopte la déclaration universelle des droits de l’homme.

Juillet 1957 : Création de l’AIEA.

28 Mai 1959 : Signature de l’Accord WHA12-40 entre l’OMS et l’AIEA. L’ONU est divisée en 7 instances dont les 2 qui nous intéressent sont le Conseil Économique et Social et le Conseil de Sécurité. Le “Conseil Économique et Social” chapeaute TOUTES les agences onusiennes à l’exception d’une seule, l’AIEA. En effet, l’AIEA est la seule agence à dépendre du “Conseil de Sécurité” lequel regroupe 15 pays dont 5 sont membres permanents : les États-Unis, le Royaume-Uni, la Fédération de Russie, la Chine et la France. Ce sont toutes des puissances nucléaires civiles et militaires et quasiment toutes exportatrices de technologie nucléaire. Ces 5 pays, membres permanents du Conseil de Sécurité déterminent la politique de l’AIEA. Les 10 autres membres (ou pays) ont seulement un mandat de 2 ans.

Le 28 Mai 1959, l’AIEA et l’OMS ont signé un accord référencé “WHA 12-40”. Depuis cette date, l’OMS s’interdit toute autonomie d’initiative et de moyens pour protéger les populations des contaminations radioactives.

Schéma partiel de l’organisation des Nations Unies

L’Agence Internationale de l’Energie Atomique et son statut

Cette organisation internationale a été créée en 1957 pour promouvoir et contrôler l’usage du nucléaire. Elle a son siège à Vienne (Autriche) et son directeur général est Yukiya Amano. Le Prix Nobel 2005 a été attribué à Mohamed El Baradei, alors directeur, et à l’AIEA. Le Comité Nobel norvégien a tenu notamment à saluer “leurs efforts visant à prévenir l’usage de l’énergie nucléaire à des fins militaires”.

Parmi les articles qui définissent son statut, nous relevons les passages suivants :

Encourager et faciliter le développement et l’utilisation de l’énergie atomique à des fins pacifiques ainsi que la recherche.

Pourvoir la fourniture des produits, services, équipements et installations nécessaires au développement et à l’utilisation de l’énergie atomique à des fins pacifiques.

Etablir ou adopter des normes de sécurité, [...], destinées à protéger la santé et à réduire au minimum les dangers auxquels sont exposés les personnes et les biens.

Nous tenons à faire au moins les 2 remarques suivantes :

Les premiers réacteurs nucléaires ont été construits aux USA dans le but d’obtenir du plutonium pour fabriquer des bombes atomiques dont celles qui furent lancées sur Hiroshima et Nagasaki. Aujourd’hui, l’AIEA est garante dans l’application du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) conclu en 1968 et signé par un grand nombre de pays. Il vise à réduire le risque de prolifération de l’arme nucléaire à travers le monde. Ce traité de non prolifération ne s’applique pas à l’utilisation des armes à uranium appauvri dont sont équipées certaines armes conventionnelles. Celles-ci ont notamment été utilisées lors de la première guerre du Golfe et en 2003 en Irak. Elles ont provoqué sur ces zones de conflit, une importante contamination radioactive.

Quand dans les articles du statut de l’AIEA, il est question de réduire les dangers, mention est effectivement faite de la dangerosité de l’utilisation de l’atome. En établissant ou en adoptant des normes de sécurité comme écrit dans son statut, l’AIEA établit ou adopte ce qui convient le mieux aux industriels du nucléaire, au détriment de la santé des populations.

L’OMS et sa constitution Créée le 22 Juillet 1946, à la sortie de la guerre, l’OMS a son siège 20 avenue Appia à Genève (Suisse). 194 pays actuellement sont membres de l’OMS. De 1988 à 1998, le directeur général était le Docteur H. Nakajima dont il est fait mention dans le reportage “Controverses Nucléaires” de Wladimir Tchertkoff. La directrice actuelle de l’OMS est Madame Chan.

Constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé

LES ETATS parties à cette Constitution déclarent, en accord avec la Charte des Nations Unies, que les principes suivants sont à la base du bonheur des peuples, de leurs relations harmonieuses et de leur sécurité : La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale. La santé de tous les peuples est une condition fondamentale de la paix du monde et de la sécurité ; elle dépend de la coopération la plus étroite des individus et des États. Les résultats atteints par chaque État dans l’amélioration et la protection de la santé sont précieux pour tous. L’inégalité des divers pays en ce qui concerne l’amélioration de la santé et la lutte contre les maladies, en particulier les maladies transmissibles, est un péril pour tous. Le développement sain de l’enfant est d’une importance fondamentale ; l’aptitude à vivre en harmonie avec un milieu en pleine transformation est essentielle à ce développement. L’admission de tous les peuples au bénéfice des connaissances acquises par les sciences médicales, psychologiques et apparentées est essentielle pour atteindre le plus haut degré de santé. Une opinion publique éclairée et une coopération active de la part du public sont d’une importance capitale pour l’amélioration de la santé des populations. Les gouvernements ont la responsabilité de la santé de leurs peuples ; ils ne peuvent y faire face qu’en prenant les mesures sanitaires et sociales appropriées. ACCEPTANT CES PRINCIPES, dans le but de coopérer entre elles et avec tous autres pour améliorer et protéger la santé de tous les peuples, les Parties contractantes acquiescent à ladite Constitution et établissent par les présentes l’Organisation mondiale de la Santé comme une institution spécialisée aux termes de l’article 57 de la Charte des Nations Unies.

Chapître I – But Article 1 Le but de l’Organisation mondiale de la Santé (ci-après dénommée l’Organisation) est d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible.

Chapître II – Fonctions Article 2 L’Organisation, pour atteindre son but, exerce les fonctions suivantes :

a) agir dans le domaine de la santé en tant qu’autorité directrice et coordonnatrice des travaux ayant un caractère international ;

b) établir et maintenir une collaboration effective avec les Nations Unies, les institutions spécialisées, les administrations gouvernementales de la santé, les groupes professionnels, ainsi que telles autres organisations qui paraîtraient indiquées ;

c) aider les gouvernements, sur leur demande, à renforcer leurs services de santé ;

d) fournir l’assistance technique appropriée et, dans les cas d’urgence, l’aide nécessaire, à la requête des gouvernements ou sur leur acceptation ;

e) fournir ou aider à fournir, à la requête des Nations Unies, des services sanitaires et des secours à des groupements spéciaux tels que les populations des territoires sous tutelle ;

f) établir et entretenir tels services administratifs et techniques jugés nécessaires, y compris des services d’épidémiologie et de statistique ;

g) stimuler et faire progresser l’action tendant à la suppression des maladies épidémiques, endémiques et autres ;

h) stimuler, en coopérant au besoin avec d’autres institutions spécialisées, l’adoption de mesures propres à prévenir les dommages dus aux accidents ;

i) favoriser, en coopérant au besoin avec d’autres institutions spécialisées, l’amélioration de la nutrition, du logement, de l’assainissement, des loisirs, des conditions économiques et de travail, ainsi que de tous autres facteurs de l’hygiène du milieu ;

j) favoriser la coopération entre les groupes scientifiques et professionnels qui contribuent au progrès de la santé ;

k) proposer des conventions, accords et règlements, faire des recommandations concernant les questions internationales de santé et exécuter telles tâches pouvant être assignées de ce fait à l’Organisation et répondant à son but ;

l) faire progresser l’action en faveur de la santé et du bien-être de la mère et de l’enfant et favoriser leur aptitude à vivre en harmonie avec un milieu en pleine transformation ;

m) favoriser toutes activités dans le domaine de l’hygiène mentale, notamment celles se rapportant à l’établissement de relations harmonieuses entre les hommes ;

n) stimuler et guider la recherche dans le domaine de la santé ;

o) favoriser l’amélioration des normes de l’enseignement et de celles de la formation du personnel sanitaire, médical et apparenté ;

p) étudier et faire connaître, en coopération au besoin avec d’autres institutions spécialisées, les techniques administratives et sociales concernant l’hygiène publique et les soins médicaux préventifs et curatifs, y compris les services hospitaliers et la sécurité sociale ;

q) fournir toutes informations, donner tous conseils et toute assistance dans le domaine de la santé ;

r) aider à former, parmi les peuples, une opinion publique éclairée en ce qui concerne la santé ;

s) établir et réviser, selon les besoins, la nomenclature internationale des maladies, des causes de décès et des méthodes d’hygiène publique ;

t) standardiser, dans la mesure où cela est nécessaire, les méthodes de diagnostic ;

u) développer, établir et encourager l’adoption de normes internationales en ce qui concerne les aliments, les produits biologiques, pharmaceutiques et similaires ;

v) d’une manière générale, prendre toute mesure nécessaire pour atteindre le but assigné à l’Organisation.

L’accord entre l’OMS et l’AIEA

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a signé avec l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) l’accord référencé “WHA12-40”, le 28 mai 1959.

On y lit notamment :

L’Agence Internationale de l’Énergie Atomique et l’Organisation Mondiale de la Santé reconnaissent qu’elles peuvent être appelées à prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de renseignements qui leur auront été fournis … Le secrétariat de l’AIEA et le secrétaire de l’OMS se tiennent mutuellement au courant de tous les projets et tous les programmes de travail pouvant intéresser les deux parties. L’OMS reconnaît qu’il appartient précisément à l’AIEA d’encourager, d’aider et de coordonner dans le monde entier les recherches ainsi que le développement et l’utilisation pratique de l’énergie atomique à des fins pacifiques sans préjudice du droit de l’OMS de s’attacher à promouvoir, de développer, d’aider et coordonner l’action sanitaire internationale, y compris la recherche, sous tous les aspects de cette action. Chaque fois que l’une des parties se propose d’entreprendre un programme dans un domaine qui présente ou peut présenter un intérêt majeur pour l’autre partie, la première consulte la seconde en vue de régler la question d’un commun accord.

“Lire ou télécharger le texte complet de l’accord OMS/AIEA”

Depuis la signature de cet accord, l’OMS n’a montré aucune autonomie d’initiative et de moyens pour assurer ses objectifs en matière de radioprotection. Elle a montré au contraire sa capacité à désinformer les populations sur les conséquences sanitaires des contaminations radioactives engendrées par l’industrie nucléaire civile et militaire.

L’OMS a attendu 5 ans avant de se rendre dans les territoires fortement contaminés par Tchernobyl. Elle n’a pas donné de consignes d’évacuations ni de fourniture d’aliments propres pour les populations affectées.

L’OMS a caché les conséquences sanitaires de cette catastrophe, notamment en ne publiant pas les actes des conférences de 1995 et 2001.

L’OMS évalue toujours à moins d’une cinquantaine le nombre des morts causés par Tchernobyl et elle attribue les problèmes de santé des populations du Bélarus, d’Ukraine et de Russie à la peur des radiations.

L’OMS ne reconnait pas la validité des travaux publiés en 2009 par l’Académie des Sciences de New York lesquels évaluent à près d’un million le nombre des morts causés par Tchernobyl. Pour Fukushima, l’OMS a la même attitude que pour Tchernobyl.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne respecte pas sa constitution qui pose le principe suivant :

“Une opinion publique éclairée et une coopération active de la part du public sont d’une importance capitale pour l’amélioration de la santé des populations …”

Au chapître premier, Article 1 :

“Le but de l’Organisation Mondiale de la Santé est d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible”.

Au chapître 2 – FONCTIONS de l’OMS :

a) agir dans le domaine de la santé en tant qu’autorité directrice et coordonnatrice des travaux ayant un caractère international .

Révision de l’accord OMS/AIEA

Il faut que la révision soit votée au cours d’une Assemblé Générale de l’OMS qui chaque année se tient en mai. Préalablement, il faut que cette révision soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée générale. Celui-ci est établi par le Conseil Exécutif au cours du mois janvier qui précéde. La mise à l’ordre du jour de la demande de révision de l’Accord OMS-AIEA doit être faite au Conseil Exécutif par un État Membre et avec le soutien d’un autre État Membre. En amont, le soutien d’ONGs reconnues est très utile pour convaincre les États Membres de présenter la révision et utile également pour le vote final. Il faut savoir que mettre une question à l’ordre du jour de l’OMS est un long processus qui peut prendre des années. A l’inverse, il faut savoir que les Etats Membres puissants ont la capacité d’influer sur les décisions à travers des canaux informels.

Demandes de IndependentWHO à l’OMS

  1. Rétablir le Département Radiation et Santé et recruter des experts indépendants et reconnus internationalement pour conduire et coordonner les réponses à apporter en matière de santé publique lors de catastrophes telles que Fukushima et Tchernobyl et pour travailler également sur les conséquences sanitaires liées aux activités du nucléaire en général.
  2. Prendre des mesures immédiates, en collaboration avec les partenaires compétents comprenant l’Office pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), pour s’assurer que les soins médicaux, les traitements et une radioprotection appropriés seront fournis aux populations vivant dans les régions contaminées.
  3. Coordonner en priorité avec les partenaires compétents, l’importation de nourriture propre pour satisfaire tous les besoins nutritionnels des populations vivant dans les régions contaminées et l’exécution d’interventions (telles que l’administration quotidienne de pectine de pomme) connues pour faciliter l’élimination des radionucléides et qui réduisent de manière significative les doses radioactives délivrées aux cellules et aux organes sensibles.
  4. Instaurer une Commission sur les rayonnements ionisants et la santé, composée d’experts indépendants pour examiner et étudier scientifiquement les conséquences sanitaires de l’accident de Tchernobyl, en intégrant toutes les études réalisées par les chercheurs indépendants, qui n’ont aucune relation, financière ou autre, avec l’industrie nucléaire ni avec des associations de l’industrie nucléaire, et de rendre compte de leurs résultats à l’Assemblée Mondiale de la Santé organisée par l’OMS.
  5. Au sein de la Commission, créer des groupes de travail pour examiner et faire des rapports sur les preuves disponibles, les lacunes dans la recherche sur différents aspects de la radioprotection, et comme priorité, un groupe de travail sur les conséquences sanitaires des doses faibles, internes, chroniques, et un groupe de travail sur les effets causés sur le génome humain par les sources externes et internes d’irradiations.
  6. Publier et rendre disponible dans leur intégralité, les actes des conférences de Genève en 1995 et de Kiev en 2001 sur les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl.
  7. Réviser l’accord signé entre l’OMS et l’AIEA le 28 mai 1959 (Rés. WHA 12.40) en proposant les amendements qui assureront que l’OMS pourra accomplir, dans le domaine des rayonnements ionisants et de la santé, son mandat selon les articles 2a, 2n et 2q de sa Constitution :
  • agir dans le domaine de la santé, en tant qu’autorité directrice et coordinatrice des travaux ayant un caractère international,
  • stimuler et guider la recherche dans le domaine de la santé,
  • fournir toutes informations, donner tous conseils et assistance dans le domaine de la santé.

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